• Two Shots ~ What Else ?

    > Sommaire ~♫

    Two Hands :
    First Hand ou l'histoire de la poupée rose.
    Second Hand ou l'histoire de la poupée bleue.

    Postface :
    Postface ~ Le Commencement de l'Epilogue.
    Postface ~ L'Achèvement du Prologue.


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  • First Hand ou L'histoire de la Poupée Rose
     
    "Viens... Viens à moi... Allez..."

    Tu tends tes mains dans l'obscurité. Perdue dans une faille temporelle, tu cherches à attraper le Lapin Qui Garde le Temps. Tu erres dans les ténèbres sans savoir réellement qui tu es et comment tu vas sortir d'ici.
     
    Tu cours, cours derrière le Lapin. Tout va de plus en plus vite, malgré que le temps soit arrêté. Et tu te heurtes contre un miroir. Tu te retrouvais cernée par des glaces réfléchissantes. Tu étais prisonnière du temps, et ne pouvais sortir. Les miroirs reflétaient ton image, et de temps à autre un sourire se dressait dans l'obscurité.
     

    "Qui es-tu ?"

    Tu te retournas. Le sourire disparut de nouveau.
     

    "Dit-le moi !"
    "Je ne le sais pas."

    Tu te retournas encore, et me vit, Dame en Bleu de l'autre côté du miroir, qui fixais le sol d'un air aveugle. Je relevai soudainement la tête et te dis avec un sourire.
     

    "Derrière toi !"

     
    Tu te retournas et eu le temps de voir le Lapin, qui tomba en poussière sous tes yeux. Effrayée, tu te retournas brusquement vers moi. Mais j'avais déjà disparu. Un flash de lumière. Tu tombas à terre, fermas les yeux, et un instant après, étais au milieu d'une forêt.
     

    "Eh... Tu ne le savais pas ? Tu es dans... Un rêve. Et tu ne peux pas te réveiller !"

    Je te regardais. J'avais l'air de flotter, et semblais transparente.
     

    "Tu es le Lapin. Et je suis le Temps."

     
    Je tournai sur moi-même et tout changea de nouveau. Nous étions maintenant dans un champ de fleur. Tu étais couchée, j'étais assise à tes côtés. Tu me regardais de tes yeux turquoises, je te rendais tes regards.
     

    "Si tu es fatiguée, dors. Les fleurs te feront une couverture."

    Aussitôt que j'eus dis cela, les fleurs recouvrirent ta robe rose.
     

    "Veux-tu que je te raconte une histoire ?"

    Tu acquiesças, alors je me mis à réciter un sort éternel.
     

    "Il était une fois, deux petites poupées. Une toute en bleue, et l'autre toute en rose, fixées l'une à l'autre, se fondant dans l'obscurité. Si elles étaient séparées, elles disparaîtraient. Elles marchaient dans un rêve absurde. Celle en rose se réveilla, et celle en bleu a disparu...
    Eh... As-tu compris ? Ces poupées... Ce sont nous... Eh..."

     

    Mais tu dormais déjà.

     
    J'avais l'impression de disparaitre sous les pétales colorés. Mais toi, ton silencieux sommeil te faisais ressembler à une belle poupée. Tu continues de soupirer doucement en dormant. Tu ne peux plus te réveiller. Ce n'est pas merveilleux, de rêver éternellement ?
     

    "Je ne disparaitrais pas !"
     
    ------------------------------------------------------------------------------

    Dans la chambre de l'hôpital, la petite fille habillée de rose respirait faiblement. Tout ces câbles branchés dans son corps ne semblaient pas la gêner dans son sommeil. La courbe de l'électrocardiogramme s'étirait de plus en plus, jusqu'à devenir un droite. Un son continu, des larmes qui coulent, et la petite fille ne respirait plus.
     
    "Maintenant, tu peux rêver pour l'éternité..."
     
    Bad End > Mort de la Poupée Rose.

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  • Second Hand ou L'histoire de la Poupée Bleue
     
    "Eh..."

    Je tends mes mains dans l'obscurité. Perdue dans une faille temporelle, je cherche à attraper le Lapin Qui Garde le Temps. J'erre dans les ténèbres sans savoir réellement qui je suis et comment je vais sortir d'ici.
     
    Je cours, cours après le lapin. Tout va de plus en plus vite, malgré que le temps soit arrêté. Je me heurtes soudain contre un miroir. Je me retrouvais cernée par les glaces réfléchissantes. J'étais prisonnière du temps, et je ne pouvais sortir. Les miroirs reflétaient mon image, et de temps à autre un sourire se dressait dans l'obscurité.
     

    "Qui es-tu ?"

    Je me retournais, et vis le sourire disparaitre.
     

    "Dit-le moi !"
    "Je ne le sais pas."

    Je repris ma place initiale, et te vis, Dame en Bleu, qui fixais le sol d'un air aveugle. Tu relevas soudainement la tête et me dis avec un sourire.
     

    "Derrière toi !"

     
    Je me retournais et eu le temps de voir le Lapin, qui tomba en poussière sous mes yeux. Effrayée, je te cherchai du regard. Mais tu avais déjà disparu. Un flash de lumière. Je tombais à terre, fermais les yeux, et un instant après, étais au milieu d'une forêt.
     

    "Eh... Tu ne le savais pas ? Tu es dans... Un rêve. Et tu ne peux pas te réveiller !"

    Je te regardais. Tu avais l'air de flotter, et semblais transparente.
     

    "Tu es le Lapin. Et je suis le Temps."

     
    Tu tournas sur toi-même et tout changea de nouveau. Nous étions maintenant dans un champ de fleur. J'étais couchée, tu étais assise à mes côtés. Tu me regardais de tes yeux écarlates, je te rendais tes regards.
     

    "Si tu es fatiguée, dors. Les fleurs te feront une couverture."

    Aussitôt que tu eus dis cela, les fleurs recouvrirent ma robe rose.
     

    "Veux-tu que je te raconte une histoire ?"

    J'acquiesçai, ignorant que c'était un sort de sommeil éternel.
     

    "Il était une fois, deux petites poupées. Une toute en bleue, et l'autre toute en rose, fixées l'une à l'autre, se fondant dans l'obscurité. Si elles étaient séparées, elles disparaîtraient. Elles marchaient dans un rêve absurde. Celle en rose se réveilla, et celle en bleu à disparut...
    Eh... As-tu compris ? Ces poupées... Ce sont nous... Eh..."

     

    Mais je dormais déjà.

     
    Je dormais sous les pétales colorés, ignorant tout ce que tu disais. J'étais revenue dans ce monde noir, et je cherchais le lapin.
     

    "Je ne disparaitrais pas !"

     
    Lorsque tu as crié ces mots, je me suis réveillée. Je t'ai regardée, tu avais l'air coupable. J'ai pris conscience de ce que ce conte représentait. Je ne voulais pas disparaitre, je ne devais pas disparaitre. Je devais quitter ce monde, mon moi réel devait se réveiller de ce cauchemar.
     

    "Réveilles-toi."
     

    Je me hurlais ça à moi-même, dans ma tête puis à voix haute. De plus en plus fort.
     

    "Réveilles-toi !"

     
    Le champ autour de moi disparaissait, et tu me hurlais d'arrêter. Mais c'était fini. Tu étais redevenue poussière.
     

    ------------------------------------------------------------------------------

    L'électrocardiogramme s'affola soudainement. Les battements cardiaques reprenaient. La petite fille vêtue de rose ouvrit les yeux, bougea ses mains. Une femme se pressa vers elle, suivit d'un homme et d'un jeune garçon. La petite fille se mit à pleurer. Elle était vivante.
     
    Bad End > Mort de la Poupée Bleue.


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  • Postface ~ Le Commencement de l'Epilogue

    Le cliquètement de la pluie résonnait contre les toits. Il se retourna une dernière fois vers le carnage, et puis partit définitivement. Le ciel lui laissait penser que les dieux étaient contre ce qui venait de se passer, ou contre sa survie. Alors il continua d'avancer. Au fur et à mesure de ses pas, la masse blanche au loin se rapprochait, et derrière lui, le monde tombait en ruines.
    Seul subsistait le chemin où il avançait.
     
    Le sang qui maculait son uniforme coulait à cause de la pluie. Il avait déjà jeté son arme sur le côté, avait quitté la masse de corps ensanglantés depuis déjà longtemps. Il était parfaitement trempé, ses cheveux bruns devenus noirs sous la pluie battante. Il marchait calmement, et ignorait l'eau glacée, et ignorait la morsure du vent. Il se dirigeait vers la silhouette blanche. La fatigue commençait à le gagner, son souffle devenait court. Mais il devait l'atteindre. Il devait plonger dans cette lumière.
     
    La fatigue était de plus en plus présente, mais la lumière plus proche. Il n'allait pas tarder à arriver à son but. Il releva la tête, et arborant un pâle sourire, se mit à courir. Il l'atteindrait plus vite. Cours, allez. Cours. Ne t'arrête pas. Personne ne t'arrêtera. Ni la pluie, ni le vent, ni la fatigue. Rien.
    Il courait, et derrière lui, le sentier commençait déjà à disparaître. Il savait qu'attendre de tomber dans le vide serait plus rapide, mais il devrait son salut à cette lumière blanche. Il préférait aller en enfer que d'aller au néant. Le monde allait être détruit, seuls subsisteraient le Paradis, l'Enfer et le néant. Soit il passait par ce portail, et rejoignait la salle du jugement divin, soit...
    Il n'aurait plus d'espoir de survie.
     
    Quelques mètres. Le sol sous ses pieds disparaissait. Il accéléra le rythme, et à la dernière minute, il sauta...
     
    Un rocher le percuta de plein fouet. Il sombra dans le néant.
     
     
    Il ouvrit les yeux, ou du moins, eu le sentiment de faire cette action. Tout autour de lui était noir. Il avança à l'aveugle, se heurtant contre des objets qu'il ne voyait pas, jusqu'à trébucher sur quelque chose. Il ramassa l'objet. Il avait une forme de lampe de poche. Le jeune homme chercha le bouton, et, une fois qu'il l'eut trouvé, appuya dessus. Soulagement, la lampe fonctionnait, et fit la lumière sur le monde où il se trouvait. Ce qu'il vit ? Çà et là, des ruines du monde qu'il avait connu, éparpillées. En guise de sol et d'horizon, une masse noire. Sa vue portait aussi loin que ce que sa torche pointait. Désespéré, il s'assit sur le sol, et déposa son chapeau sur un morceau de roche à côté de lui. Stupeur, sa coiffe tomba en cendres, suivie de la roche sur laquelle elle reposait. Effrayé, le jeune homme recula rapidement, et se heurta à une autre ruine, qui disparut elle aussi. Il sursauta en sentant la matière disparaître aussi rapidement dans son dos, et, sous le coup de la peur, poussa un grand cri.
    Il se jeta à plat ventre pour attraper la lampe le plus vite possible. Il eut du mal à la saisir, et une fois qu'il l'eut dans les mains... La lumière vacilla, disparut, et la lampe tomba en poussière.
     
    Alors, effrayé par le vide autour de lui, il se recroquevilla, et se mit à pleurer.
     
     
     
     
     
     
     
     
    "Il a commencé à digérer."
    Il ouvrit les yeux d'un coup, et chercha la personne qui avait parlé. Dans l'obscurité ambiante, il ne la trouva pas. Il essaya alors d'utiliser ses mains, mais apparemment, la personne qui avait parlé n'avait pas de corps. Elle n'était qu'une voix qui s'adressait à lui dans l'immensité sombre qui l'entourait. De plus, elle lui semblait familière.
    "Qui ? "
    Il avait posé cette question pour à la fois demander qui avait commencé à digérer et qui était la personne qui lui parlait.
    "Tu sais très bien qui je suis... Sinon, tu te trouves dans le Néant. Il a absorbé le monde et maintenant, il commence à le digérer. Toutes les choses ayant une existence rationnelle vont disparaitre ! "
    "Mais... Si tout doit disparaitre, pourquoi tu es encore là ? "
    Question idiote, en soi, puisqu'elle arracha un petit rire à l'interlocutrice du garçon.
    "Je ne suis pas une existence rationnelle ! Tu as déjà vu une voix sans corps ? "
    Il hocha négativement la tête, mais se douta que la voix ne pouvait pas le voir. Il se leva et avança à l'aveugle. Il avançait doucement, par peur de s'heurter encore contre un objet. La voix ricana encore.
    "Ça sert à rien de prendre des précautions ! Il a déjà digéré tout ce qui n'avait pas d'âme. "
    "Est-ce qu'on a une chance de survie ? "
    "Dire aucune serait faux, mais... Disons, tu as une chance sur l'infini de trouver la porte blanche."
    L'espoir quitta ses yeux. Une chance sur l'infini, autrement dit, il n'y arriverait jamais. Mais sait-on...
    "Il me reste combien de temps ? "
    "Le temps n'est pas une notion fiable, ici. Mais bon, avec de la chance, tu en auras assez pour t'en sortir. "
    "Allons-y, alors. "
    Il se leva et se mit à marcher dans le noir. Il n'y voyait rien, aussi, il avançait relativement lentement. La voix rigola.
    "Si tu avances aussi lentement... Tu n'y arriveras pas ! Tu devrais courir. "
    Courir... Bonne idée. Mais il se fatiguerait vite, non ? Et puis zut. Il essayerait. Il se mit à courir. Pendant quelques minutes, il ne sentit pas la fatigue, et donc, il accéléra. Il put prendre une grande vitesse en quelques minutes. La voix s'en inquiéta.
    "Tu ne ressens déjà plus les besoins vitaux, ce qui veut dire qu'il a déjà commencé à te digérer. Accélère ! "
    Un temps infini s'écoula. Il courait de plus en plus vite dans le noir, et toujours rien ne se profilait à l'horizon. La voix lui intimait toujours d'accélérer, mais il avait déjà atteint son maximum depuis longtemps. Il commençait à perdre espoir. Il plissait les yeux pour scruter l'horizon, et alors qu'il lui semblait apercevoir un infime pixel de lumière au loin, il s'arrêta soudainement et poussa un cri. La voix s'indigna.
    "Qu'est-ce que tu fais ? On s'approche ! Ne te rends tu pas compte de la chance que tu as ? "
    "Ma... MA MAIN ! "
    Il palpait sa main gauche qui se craquelait. Elle ne tarda pas à tomber en cendres et à disparaître, lui arrachant un nouveau cri, suivit de larmes. La voix se mit aussi à hurler.
    "COURS. NE T'ARRETE PAS DE COURIR, SINON TU VAS DISPARAITRE ! "
    Il rouvrit les yeux et s'arrêta de pleurer. Il devait arriver à la sortie. Il se remit à courir vers le pixel blanc, dont la taille augmentait doucement. Ses vêtements commençaient à disparaître, mais il continuait à courir. Il ne devait plus s'arrêter. Lorsqu'il arrivait à une centaine de mètres du point blanc, il tomba tête la première. Il avait heurté quelque chose. Lorsqu'il rouvrit les yeux, il vit le monde quelques secondes avant qu'il ne soit aspiré. Comme si on lui offrait une seconde chance de sortie. Maintenant totalement nu, il frissonna en sentant la pluie sur sa peau, et ralentit la cadence. Il commençait à ressentir de nouveau la fatigue, la douleur, le froid... Il avait du mal à continuer d'avancer. Nu, épuisé, sa main gauche disparue, de plus, la voix l'avait quitté au moment où il était arrivé dans cette sorte de dimension illusoire. Il continuait d'avancer seul vers la sortie, lentement. Il souriait en voyant le portail lumineux de se rapprocher. Son sourire s'effaça presqu'aussitôt lorsque ses parties de son ventre et ses jambes tombèrent ensembles.
    Non ! Pas maintenant !
    Il essaya d'accélérer. Il boitait, et tenait son bras gauche qui devenait poussière.
    Son bras gauche avait entièrement disparut, ainsi qu'une grande partie de sa jambe gauche, qui faisait qu'il sautillait. Sa nuque commençait à disparaître, suivie de son dos et d'une partie de son visage. Quelques centimètres le séparaient maintenant du portail. Cette fois, il jouait sa vie. Il tendit faiblement sa main vers la lumière...
    Et il lui sembla qu'il avait traversé le portail.

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  • Postface ~ L'Achèvement du Prologue
     
    Je soulevais le rideau du revers de la main.
    "Il pleut toujours..."

    Je me retournais et m'assis en soupirant. Toi, tu étais là, assise sur le fauteuil, en train de repriser mon uniforme. Ton air si serein et si calme me désespérait. Comment pouvais-tu être aussi neutre face aux événements extérieurs ? De rage et de tristesse, je croisais mes bras sur la table et enfouis ma tête dedans.
    "Les dieux sont en colère contre nous, c'est pour ça qu'il pleut tout le temps."
     
    Cousant à la main, tu ne répondis rien. De toute façon, ta voix, je savais que tu l'avais perdue depuis longtemps. Tu t'es donc contentée de verser des larmes silencieuses sur le faux sourire collé à ton visage. Je te regardais, la tête penchée sur mes bras, puis je la relevais pour regarder en face de moi. Je vis ce fichu sabre, qui était sensé me servir à tuer des gens.
    "Putain de guerre. Si on avait pas déconné, on en serait pas là."
     
    Tu ne réagis pas. Je fermais les yeux sur tes doigt qui s'appliquaient à leur tâche, puis je fermais les yeux.
     
    Des petites tapes de plus en plus insistante s'acharnaient sur mon épaule gauche. Les mains qui me les infligeaient finirent par agripper mon col et tirer d'un coup en arrière. J'ouvris les yeux.
    "Kyomu..."
     
    Tu affichais un sourire très fier. Tes yeux brillaient, et tu me tendais mon uniforme. Le même qu'avant. Je pris l'ensemble délicatement dans mes mains, et regarda le travail que tu avais fais. Un travail extraordinaire. Je retournais la veste, et y vit une grande fleur. A l'endroit de la plus grande entaille sur le vêtement, tu avais cousu une grande fleur. Je souris et te pris dans mes bras.
    J'enfilais l'uniforme. Il était comme neuf. Prenant mon sabre et posant mon béret sur ma tête, je pris un air très sérieux et te dis.
    "Je promets de vous protéger, mademoiselle !"
     
    Et tu éclatas d'un grand rire muet. Ton grand-frère ne ressemblait pas à un héros, ma pauvre Kyomu. Il était bien trop faible et chétif pour ça, mais on lui avait malgré tout collé un sabre dans les mains pour aller au combat. Tu me serras dans tes bras, de ta toute petite taille. Je caressais tes cheveux blancs.
    "Ne t'inquiètes pas, Kyomu. On va les avoirs, ces Choses. Je ne laisserais personne te prendre quoique ce soi d'autre."
     
    La permission se finit quelques jours plus tard, et il me fallut repartir au front. Toutes les personnes, hommes, femmes, enfant, vieillards n'ayant pas été victimes des Choses devaient prendre les armes. Seules les victimes des Choses étaient trop faibles pour se battre contre les Choses. S'était ce que le gouvernement avait dit. J'étais d'accord, au moins, Kyomu ne devrait pas se battre. Une Chose lui avait déjà pris sa Voix et ses couleurs, la rendant aussi blanche et muette qu'une feuille de papier sur laquelle on aurait esquissé une silhouette. On arriva sur le champs de bataille.
     
    Çà et là, d'énormes trou qui auraient pu provenir d'obus, s'ils n'avaient pas été creusés par les Choses. Des cadavres d'humains jonchaient le sol, et je dus me retenir pour ne pas vomir devant ce spectacle et l'odeur immonde qui en émanait. J'entendais une fille d'environ mon âge hurler et se jeter sur un des corps, qui devait appartenir à son père.
     
    Ce n'était que lorsque les pères furent presque tous morts que les jeunes adultes, les femmes, les enfants et les vieillards furent obligés de prendre part au combat. Moi, j'appartenais à la troisième catégorie. Des plus jeunes que moi étaient en train de pleurer, de peur, de fatigue, de douleur, car un sabre est beaucoup trop lourd pour un enfant. Les personnes âgées disaient aux plus jeunes qui leur demandaient qu'ils allaient bien, et que de toute façon, ils n'avaient plus rien à perdre, malgré la lueur triste de leurs yeux. Les mères, épouses et fiancées étaient en larmes devant la perte d'un fils, père, maris. Et moi j'étais là, chétif et faible, avec un sabre qui devait faire ma taille et pesait le double de mon poids, à la fois triste pour tout ceux autour de moi, en colère contre les Choses et tranquille de savoir que ma proche à moi, la seule, était au chaud à la maison. De toute façon, on allait gagner, s'était sûr. On était bien plus nombreux.
     
    Les choses apparurent au fond, et les chefs d'état, n'ayant plus eut d'autre choix que de remplacer les généraux décédés, nous intimèrent l'ordre de nous ressaisir, de nous armer et de ne faire demi tour que lorsque nous auront vaincu l'ennemi. Toutes les personnes autour de moi semblait être prises d'un souffle nouveau que je ne possédais pas : la vengeance. Lorsque le cri d'alarme devant nous envoyer au combat retentit, je partis en courant, suivant les autres. Dégainant mon sabre, ignorant les cadavres et trous sous mes pieds. Les Choses se succédaient, mais contrairement à nous, dès que deux mourraient, elles se rassemblaient pour n'en reformer qu'une. Du côté des hommes, on tombaient tous les uns après les autres, quelle que soit notre âge. Je ne me battais plus, je regardais impuissant le spectacle sous mes yeux. Je me retournais soudain, sentant un souffle dans mon dos. Une Chose s'apprêtait à m'attaquer.

    Je me suis écarté en hurlant, et suis tombé dans un trou de terre meuble. Avec mon sabre, je me suis creusé un abri, et je suis resté dedans, recroquevillé, les mains sur les oreilles et les yeux fermés, m'assurant juste que mon souffle était trop faible pour être entendu et priant pour que personne ne me trouve.
     
    J'avais du m'endormir, sinon, le silence soudain m'aurait alerté. Je suis sorti de mon trou et ai escaladé la crevasse pour voir où s'était rendue la bataille. Tout les humains étaient morts où agonisants. Je vis une mère gravement blessée serrer son fils d'une dizaine d'année dans ses bras. La jeune fille qui avait vu son père mort était maintenant elle-même un cadavre entre les bras d'un jeune homme ayant perdu la vie en même temps que la tête.
     
    J'étais écoeuré. Tant par ce carnage immonde que par ma lâcheté. Alors que les derniers survivant s'étaient battus jusqu'à la mort pour notre liberté, moi, je m'étais caché. Par peur. Je n'étais plus seulement chétif et faible. J'étais un couard, un lâche, un imbécile même pas capable de se battre pour les causes qu'il défend. Ce fait me dégoûtait plus encore que les déchets sanglants étant autrefois des être vivants qui jonchaient le sol. Mon sabre, que j'avais gardé à la main, je le jetais violemment sur le sol en hurlant. Continuant d'avancer parmi les cadavres, j'ai soudain vu un petit enfant caché qui sanglotait. Lui, on ne pouvait pas lui en vouloir. Il n'était pas un lâche ni un traître. Il était un enfant. Il avait cinq années de moins que moi. Je lui ai demandé ce qui s'est passé. Il m'a regardé d'un air terrifié et puis il a pointé le doigt vers l'endroit d'où je venais. Du noir. Ce fut tout ce que je vis. Une énorme ciel noir en train d'aspirer la terre. Je me suis levé et j'ai essayé de prendre l'enfant dans mes bras. Il a poussé un cri, et j'ai vu l'énorme plaie béante dans son dos.
     
    Il avait été blessé. Un enfant d'environ huit ans s'étaient plus battu que moi. Ce fut un nouveau coup de couteau dans mon esprit. J'ai posé ma veste dans par terre et j'ai enlevé ma chemise. Le contact de la pluie sur mon torse nu ne me fit même pas frissonner. J'ai pansé la plaie de l'enfant du mieux que j'ai pu. J'ai remis ma veste sur mon dos.
    "Fais chier..."
     
    Je l'avais posée dans une flaque d'eau. Enfin, un mélange de pluie, de terre et de sang. J'ai pris l'enfant dans mes bras, prenant soin de l'abriter sous ma veste. Si j'arrivais au moins à lui sauver la vie... J'ai continué d'avancer. L'enfant m'a dit que je pouvais le poser, que de toute façon, il allait mourir. Ses yeux tristes et fatigués m'ont déchiré à l'intérieur. Je l'a posé sur le sol, et en me remerciant d'un regard, il est reparti dans la direction opposée en titubant.
     
    Je marchais sans savoir vraiment où j'allais. Et puis, j'ai vu la porte lumineuse.

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