• One-Shots ~ Little Stories

    > Sommaire ~♫

    Mikazuki Hime ou l'histoire de la princesse du croissant de lune.
    Physalis ou l'histoire d'une âme tâchée de sang.
    Crimson Dead ou l'histoire d'un rêve monochrome.
    Paper Plane ou l'histoire de celui qui voulait être un oiseau.


    votre commentaire
  • Crimson Dead ou L'histoire d'un rêve monochrome
     
    Le noir et le blanc ne sont qu'un mélange du vide et d'une brume écarlate. Ce rêve me dessinait en noir et blanc, mais quand j'ai ouvert mes yeux, tout était rouge.
    Je n'y ai pas cru. C'était un rêve. Un quelconque fantasme d'une tierce personne qui me plongeait dans une fatalité.
    "Comment suis-je tombée ici ?"
     
    J'ignorais la réponse, alors j'ai continué à chercher. J'ai hurlé, et la Lumière est devenue Obscurité.
     
    "Je les attraperais..."
     
    Eternellement dans l'obscurité, je cherchais des bribes de souvenirs perdus. J'étais noire et blanche, dans ce rêve insondable.
     
    Dans ces ténèbres éternelles, je cherchais à atteindre mon coeur si rouge, mais mes mains ne pouvaient pas l'atteindre. J'avais l'impression de voir le sourire de celui qui me perdait dans cet océan pourpre au loin. Il me fixait d'un air sarcastique.
     
    "Qu'est ce que tu regardes encore ?"
     
    J'ignorais la réponse, alors j'ai abandonné.L'océan écarlate est formé du noir et du blanc. Le peintre démoniaque me noyait dans sa brume cramoisie.
     
    "Si j'y arrivais..."
     
    Affolée, je n'arrivais pas à l'attraper. Je pourrais trouver la réponse. Je devais trouver la réponse. Ce monde m'étouffait. J'ai lutté contre ce peintre sarcastique, cherchant et courant dans les abysses pourpres. Je hurlais, mais mes cris n'atteignaient personne.
     
    Il y avait des souvenirs que je ne pouvais trouver, au coeur de ce rêve me peignant en noir et blanc. Mais mon coeur entre mes mains éclairait mon esprit, j'avais comme une lanterne pour avancer. 

    "J'y suis arrivée..."
     
    A cet place écarlate, on m'a abandonnée. Seule dans ce rêve éternel, née du noir et du blanc. Cette personne au coeur écarlate, c'était moi, qui marchait dans cette brume cramoisie. Je ne voulais pas le reconnaitre, l'avouer.
     
    Je marchais, cherchant à saisir mes souvenirs perdus. Les ténèbres étaient étouffantes, et ma lanterne faiblissait. Quand je crus enfin atteindre les dernier fragments de mon esprit, tout est devenu noir.
    Et j'ai disparu dans la mer rouge.

    3 commentaires
  • Mikazuki Hime ou L'histoire de la Princesse du Croissant de Lune...
     
    C'était le soir. Un beau soir d'été, chaud et enivrant, ou l'on pouvait déjà admirer les étoiles, même si la nuit n'était pas encore tombée. Sur une plaine peuplée d'aucun humain, on entend un rire d'enfant. Puis on la voit, petite fille aux cheveux d'argents, qui danse dans la pluie fraîche tombée il y a peu. Ses yeux sont fermés. Elle restera là jusqu'à la nuit tombée. Puis, une fois le croissant de lune arrivé, elle ouvrira ses deux yeux que la lune fera briller, perles de turquoise et de rubis, luisant dans la nuit. Alors, elle nous sourira, et s'évanouira dans la nuit, sans laisser de traces, comme un rêve qui prend fin.
     
    L'espoir est un sentiment humain qui les poussent à se battre. le désespoir est ce qui arrive après qu'un humain se soit rendu compte que ses espoirs sont vains, stupides et futiles. Que tout ce à quoi il s'accroche n'est en réalité que du vide. Et toi, tu n'avais que le désespoir dans les yeux. Jamais tu n'as eu l'ombre d'une lueur d'espoir dans un de tes yeux, que ce soit le doré ou l'écarlate. Toi, tu as toujours vécu en te disant que ce n'était qu'un cauchemar, et que c'était inutile. C'est comme si tu le savais depuis toujours, qu'il ne t'avais rien fallu pour que tu penses de telles choses de ce monde. Pourtant, tu n'as rien vécu d'horrible au point de pouvoir penser cela.
    Sauf peut-être...
    C'était il y a quelques années. Dans ton école, tout le monde se moquait de toi, parce que tes deux yeux avaient de bien étranges teintes. L'un était aussi doré que le reflet du soleil caressant la mer, l'autre était aussi rouge que le sang qui s'écoule d'une plaie fugace ou importante. De même, tes cheveux avaient la couleur des blés murs. Tu était donc très différent et très seul. Seul parmi tout les autres. Cependant, tu ne t'en souciais guère, leurs bavardages t'importaient peu. Car tu l'avais, Elle.
    Elle n'était peut-être qu'un mirage, créé par ton imagination pour te rendre heureux, ou bien était-elle réelle, mais en tout cas, Elle t'avait redonné espoir. Tu ignorais son nom, mais tout les soirs, en rentrant chez toi, tu te cachais derrière un arbres et tu l'écoutais. Tu la regardais. Petite fille de ton âge, qui avait des cheveux d'argent, et un oeil écarlate. Petite fille qui dansait le soir dans les champs, en rigolant et en chantant. Toute la joie du monde dans son sourire, toute la douleur dans sa pupille d'azur.
    Tu l'ignorais sans doute, et maintenant c'est trop tard, mais elle était la lune, et toi le soleil. Ces deux astres divins ne sont pas fait pour se rencontrer, car l'un près de l'autre, ils ne peuvent que se faire de l'ombre. Et donc, tu n'aurais pas du aller lui parler.
    Tu t'approchas d'elle et commença à lui parler. Insouciamment, vous discutâtes jusqu'à ce que la nuit tombes. Et avant que ta princesse ne disparaisse, tu lui adressas un "je t'aime". A cet instant précis, elle perdit son sourire. Elle t'avait reconnu, toi le soleil, et savait que ton amour vous détruirait. Tu le savais aussi, quelque part, mais tu ne voulais pas le reconnaitre. 
    Le corps de la princesse se changea en cristal. Des pointes surgissaient de ses os, traversaient sa chair et recouvraient son corps d'une carapace d'épines translucides recouverte de lambeaux de chair et de sang. Elle affrontait sa mort avec un pâle sourire, pendant que tu pleurais à chaudes larmes. Elle leva son bras droit, qui disparaissait lentement sous les cristaux, et caressa ta joue. Elle te dit "moi aussi, je t'aime", avant de perdre la voix, car des cristaux sortaient de sa gorge. Sa lente agonie prit fin lorsque qu'une pointe traversa son coeur. Ne resta d'elle qu'un gigantesque cristal, qui commençait à se changer en poussière. Les infimes poussières de cristaux s'envolèrent jusqu'à la lune, et ne laissèrent derrière eux qu'un cristal turquoise en forme de croissant.
    Ta douleur était telle que tu ne pus la supporter. Le lendemain, tu revins dans le champ, le cristal lunaire dans ta main gauche, une dague aiguisée dans l'autre. Tu lâchas la pierre qui roula sur le sol, puis tombas à ses côtés, un trou rouge du côté gauche. Tu regardais la lune, et le sang qui coulait dans ta main gauche se cristallisait peu à peu. Ton corps se consuma ; le lendemain matin, ne restait plus que deux petits cristaux brillant, l'un soleil doré, l'autre croissant turquoise...
    Depuis ce jour, les deux astres brillent toujours plus fort. Et pour ceux qui s'approcheraient du champ, on raconte que lors des éclipses lunaires, on peut y voir deux enfants, dansant et chantant dans les ténèbres fugaces...

    votre commentaire
  • Paper Plane ~ L'histoire de celui qui voulait être un oiseau.
     
    "Longtemps j'ai regardé le ciel, assit dans ce pré. Mon carnet à dessins sur les genoux, mes crayons et mon aquarelle à mes côtés, tout les soirs je venais ici pour contempler les étoiles.
    Je peignais tout les jours le ciel étoilé dans l'espoir qu'un jour je trouverais laquelle de ses étoiles tu as rejointe."
     
    "Depuis que tu es partie là-haut dans le ciel, je viens dessiner les étoiles. Le calme apaisant de leur clarté lorsqu'elles commencent juste à apparaitre, avant que le soleil ne soit définitivement couché, me rappelait le tiens, quand tu étais encore là."
     
    "Si tu savais ! Derrière moi, loin dans le couchant du soleil, les bombes explosent toujours. On essaye de nous cacher les horreurs de cette guerre, mais comment ne pas s'en rendre compte ? Le bruit des obus résonne jusqu'à notre petit village, bien qu'il soit devenu assez lointain. Nous espérons toujours que tout ce terminera très vite."
     
    "La reconstruction du village avance bien ! Je ne peux toujours pas retourner à l'école, mais déjà, nous avons construit plein d'abris avec les débris de nos anciennes maisons. Moi, tu dois t'en douter, je n'ai presque rien fait, avec ma maladie. Tant mieux, ça me laisse plus de temps pour discuter avec toi."
     
    "Tu sais, tu me manques beaucoup. Des fois, je me dis que je devrais te rejoindre. Tu dois te sentir un peu seule, non ? J'espère que tu as bien chaud, sur ton étoile. Chez nous, c'est l'hiver, et il fait vraiment très froid. On entends plus le bruit des bombes mais nous avons du mal à faire approvisionner le village en nourriture et en vêtements chauds ; la plupart de ces biens partent vers le front. Maman à vendu mon matériel de dessin pour acheter du pain. Ce n'est pas très grave, j'ai toujours des feuilles et des crayons, même si maman dit que je jette de l'argent par les fenêtres avec ça."
     
    "Est-ce que tu connais un moyen de se changer en oiseau ? Oui, je voudrais devenir un oiseau. Parce que comme ça, je pourrais m'envoler, et te rejoindre sur ton étoile ! Je transformerais tout le village en oiseaux, comme ça on viendrait tous te voir. Tu ne serais plus toute seule, et je pourrais t'entendre rire, comme avant... Bon, d'accord. J'arrête de t'embêter avec mes histoires impossibles. Maman à bien raison, je devrais travailler au champs plutôt que de rêver à des choses absurdes... Ahahah."
     
    "Tout les garçons qui restaient au village sont partis pour le front. Je suis le seul qui est resté, maman à montré aux messieurs en uniformes les papiers du médecin qui disent que je suis malade du coeur. Ils ne m'ont pas emmené."
     
    "Aujourd'hui, nous avons attendu toute la journée que des lettres viennent du front. La maîtresse à rassemblé toutes les filles pour écrire des lettres. Moi, je n'y suis pas allé. Tu es la seule à qui j'ai envie d'écrire."
     
    "Des lettres sont venues du front. Des lettres des habitants du villages, mais aucune des copains. Il y avait aussi des lettres officielles, avec le tampon de l'état, qui faisaient pleurer les mamans. J'ai vu ma maman et la tienne pleurer, mais elle n'ont pas voulu me dire pourquoi. Maman m'a dit que j'étais inutile, alors je suis parti dans mon pré, pour encore te parler."
     
    "Tu sais, je penses que cette guerre ne finiras jamais. Je penses que ce monde va disparaître, comme toi, sous les bombes. Pourquoi nous sommes-nous engagés dans cette guerre ? Nous allons tous y passer. Après les hommes, ils ont prit les garçons et les homme âgés. Ils finiront par prendre les hommes qui sont restés travailler, et les malades, comme moi. Quand il n'y aura plus d'hommes, il prendront les femmes, et les filles, et les femmes âgées, et tout le monde va y passer. Nous allons tous mourir."
     
    "Je suis désolé pour hier. Les méchants nous ont encore bombardés, et cette fois, c'est ma maman qui est partie se faire guérir sur une étoile, c'est la maîtresse qui l'a dit. Je ne suis pas tout seul, ta maman prends soin de moi. Elle est très gentille, mais c'est très difficile de vivre sans maman. Et je ne sais pas quand papa va rentrer, avec mon grand frère aussi. Et toi, est-ce qu'un jour tu pourras revenir de ton étoile ? Est-ce qu'un jour, les gens qui s'occupent de toi sur ton étoile vont te ramener ? Est-ce que tu seras bientôt guérie ?"
     
    "J'ai demandé à ta maman quand est-ce que tu reviendrais. Elle m'a envoyé des yeux tout noirs, mais pas noir méchant, noir de vide. Elle s'est mise à pleurer, et m'a dit que tu ne reviendrais jamais, que tu étais morte et enterrée à cause de cette guerre, que personne ne pouvait rien y faire, que la maîtresse nous a encore raconté des conneries et que personne n'habite dans les étoiles, et certainement pas les morts. Est-ce que c'est vrai ? Après tout, tu ne m'as jamais répondu..."
     
    "Aujourd'hui, j'ai décidé de te rejoindre. Ce monde est trop horrible, l'humain à fait trop d'erreurs. Les gens ont essayé de m'arrêter, en disant que Dieu ne m'accepterait pas au paradis si c'était moi qui me donnait la mort, que Dieu préférait les personnes mortes comme papi ou toi, ou les soldats qui se sont battus pour notre pays et qui ne reviendront jamais. Mais je m'en fiche. Je te rejoindrais quand même, et ce n'est pas Dieu qui va m'empêcher de venir avec toi sur ton étoile. Je sais maintenant que mon corps est trop lourd pour y aller tout seul, même si je deviens un oiseau. Donc, je vais laisser mon corps ici, et mon esprit va partir tout seul rejoindre le tiens, sur ton étoile. Aussi, je te dis à bientôt."
     
    ------------------------------------------------------------------------------
     
    Il avait plié cette dernière lettre sous la forme d'un avion de papier blanc, et l'avait lancé. L'avion avait voleté un instant, puis s'était écrasé au milieu de tant d'autres, tâchés d'encre bleu foncé. Le jeune homme s'approcha de ses lettres, enleva son chapeau et les y déposa, pour les protéger de la pluie. Ses cheveux blonds fonçaient sous l'eau tombant du ciel. Il serra un petit collier dans sa main droite, serra les lettres contre son coeur. Il fouilla dans sa poche, en sorti un couteau, et d'un geste sûr, se trancha la gorge. Il tomba à genoux sur le sol. Les avions en papier tombèrent aussi. La pluie, mêlée aux larmes du jeune homme, s'écrasait sur les lettres et faisait couler l'encre, qui tâchait de bleu sa chemise blanche déjà teintée de rouge.

    Il ferma les yeux pour toujours.
     
    ------------------------------------------------------------------------------
     
    On ne voyait que la silhouette transparente d'une petite fille assise à l'horizon. Ses cheveux bruns semblaient baigner dans les rayons du soleil, et des larmes coulaient le long de ses joues, pareilles à des étoiles. Elle plia un petit avion en papier, et l'envoya voleter dans le ciel. Dessus était écrit : "tu n'es toujours pas là..."
    Elle ferma ses yeux, faisant tomber une nouvelle vague de larmes et soupira. Elle sentit soudain une main sur son épaule, et se retourna pour voir la silhouette d'un jeune garçon blond, qui tenait dans sa main l'avion de papier qu'elle venait de faire. Il avait les yeux plein de larmes, mais arborait un large sourire. Il aida la petite fille à se lever, et lui dit :
     
    "Je suis arrivé..."
     
    Et puis, il la serra dans ses bras.

    votre commentaire
  • Physalis ou L'histoire d'une âme tâchée de sang.
     
    "Je t'aimais..."

    Ce que j'ai vu dans les ténèbres brillait d'une lueur écarlate. Il ressemblait à la fine coque d'un physalis. Ce que j'ai vu dans les ténèbres m'enveloppa. Il ne pouvait pas effacer ma tristesse et ma douleur, alors...
    S'il le faut, je détruirais tout. Tout deviendra rouge, et je disparaitrais dans la nuit.
     
    Je regardai le ciel en me demandant quand je pourrais l'atteindre. Les ténèbres m'ensevelissaient, mes yeux ne voyaient plus rien. Tout autour de moi était dépourvu de lumière et couvert de sang. J'errais sans le savoir, mon corps se balançant d'avant en arrière. Tout autour de moi commençait à disparaître, et je ne m'en rendais pas compte.
     

    "Les ténèbres n'ont rien fait. Je suis la seule coupable. Je les ai attirées ici."
    "Elles ont capté ma présence."
    "Laissez moi seule derrière. Ne vous approchez pas."
    "C'est ma faute. Ce monde sans rêves m'a tuée"
    "Pardon."
     
    Je m'accrochais fermement à ma tristesse, car elle était la seule chose qui me restait. J'ai aimé ces ténèbres parce que je ne pouvais pas fuir. Elles m'avaient promit de me sauver, d'effacer mes souvenirs. Je ne suis plus digne de parler de gentillesse, de bonheur. Je n'en suis plus capable. Je n'en ai plus le droit.
    Et donc, j'ai aimé ses ténèbres qui ont effacé même mes rêves.
     
    Et puis ce que j'ai vu dans les ténèbres m'embrassa. Tout a recommencé sans que je ne m'en aperçoive. Tout est devenu noir, la terreur est revenue et le sang a coulé. J'ai disparu dans la nuit en ne laissant que des tâches de sang.
     
    J'avais compris. Je ne cherchais plus le salut ni la lumière. J'ignorais ma tristesse. J'ai regardé la lune. "Pourquoi es-tu rouge ?" lui ais-je demandé en pleurant des larmes noires. "Pourquoi ce que j'ai oublié me fait si mal ?"
    Elle ne m'a pas répondu.
     
    J'ai regardé en arrière, j'ai cherché à comprendre mon passé. Je n'ai vu que ce sang qui n'était pas miens. J'ai cru voir une silhouette qui me souriait calmement.
    Mais ce n'était peut-être que les ténèbres me jouant des tours.
     
    Je me suis retournée, n'ayant trouvé aucune réponse. J'ai caché mon visage en pleurs dans mes mains, et j'ai de nouveau regardé la lune. Mon sang à coulé avec celui de tant d'autres.
    En regardant le ciel, j'ai compris ce que j'avais cherché. M'écroulant dans une mare écarlate, j'ai juste murmuré...
    "Je t'aimais..."
     
    Ma vue c'est brouillée. Tout est devenu noir. Mes derniers mots se sont évanouis dans les ténèbres...

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique